La fin des ampoules a incandescence !
Les professionnels de la grande distribution et du bricolage s’engagent à augmenter la part des lampes basse consommation dans leurs ventes (pour qu’elle atteigne 35 % fin 2010) et à retirer du marché par étapes les ampoules à incandescence, entre le 30 juin 2009 et le 31 décembre 2012.
Ampoules à incandescence et emballages ont fait l’objet
de deux conventions, signées jeudi 23 octobre au Meeddat avec les professionnels
de ces secteurs. La première, prévoit de retirer progressivement les ampoules à
incandescence du marché entre le 30 juin 2009 et le 31 décembre 2012 et de les
remplacer par les ampoules basse consommation. Fin 2009, ces ampoules devront
occuper trois-quarts des rayons, au lieu de la moitié actuellement. La semaine
dernière, les députés avaient adopté un amendement dans le cadre du projet de
loi Grenelle, visant à retirer ces ampoules en 2010. Selon Jean-Louis Borloo, le
ministre de l’environnement, cette mesure devrait faire économiser 8 térawatt/heures
par an, soit deux fois la consommation annuelle
du Grand Paris.
L'ampoule à incandescence est inventée au XIXe siècle et
fabriquée industriellement à partir des années 1870. Elle n'a pratiquement pas
évolué depuis, si l'on excepte la forme et la taille des culots, la couleur et
la transparence ou l'opacité du verre, et le chargement interne à l'argon. Ce
type d'ampoule affiche un rendement extrêmement faible (5%). En effet, elle
gaspille 95 % de l'énergie consommée en chaleur. De plus, sa durée de vie très
courte et ne dépasse pas 1 000 heures.
Les ampoules fluo compactes, la bonne solution ?
Largement promues, les ampoules fluo compactes ne sont
rien d'autre qu'une miniaturisation des tubes fluorescents, autrement dit, des
néons. Leur rendement est largement supérieur (90 %) et leur durée de vie peut
atteindre 15 000 heures. Ces ampoules sont cependant encore très chères à
l'achat (10 € minimum).De plus, elles perdent une partie de leur luminosité (au
bout de quelques milliers d'heures d'utilisation) et n'apprécient guère les
allumages et extinctions à répétition (ce qui abrège considérablement leur
durée de vie). C'est sans compter, aussi, avec le temps de montée en
puissance souvent assez long. A long terme, cela reste tout de même un
bon investissement, si l’on apprécie les économies réalisées
Les LED : solution d'avenir proche ?
Jusqu'à une date récente, les LED (ou diodes électroluminescentes) n'étaient
utilisées que pour des usages spécifiques, dans des domaines précis, souvent
par des professionnels. Aujourd’hui se profile une nouvelle génération
d'ampoules regroupant plusieurs dizaines de LED (actuellement jusqu'à 60) sous
un même "globe" en forme de spot. La durée de vie des LED est prévue
pour 50 000 h et peut atteindre 100 000 h. Leur rendement est optimal, bien que
la "production" lumineuse soit difficilement comparable et mesurable
à celle des autres ampoules, et selon les mêmes critères. Un fabricant comme
Xanlite, très engagé dans cette voie, vient de mettre sur le marché des
ampoules très basse consommation, dont la "puissance" en watt mérite
d'être multipliée par 3,8 en équivalence incandescence, soit une quarantaine de
watts pour les ampoules les plus puissantes. La sortie d'ampoules à bulbe est
attendue à échéance de 1 à 2 ans et devrait ouvrir de nouvelles perspectives à
ce type d'éclairage dont le rendement est supérieur à 90 %, sans dégagement de
chaleur.
Toutes les ampoules basses consommation restent tout de
même assez chères sur le marché. D'où l'intérêt, évidemment, de remplacer les
ampoules a incandescence progressivement. Ou encore d’attendre des progrès du côté des ampoules à LED dans les deux
ans...
Quant à savoir si l'industrie sera capable de faire face
à la demande d'ici 2 ans, c'est encore une autre question à laquelle bien des
professionnels répondent de manière évasive.