Pouvoir d’achat et malnutrition

Selon l’Institut national de la Consommation, le pouvoir d'achat devrait reculer de 0,8 % en 2008". Les Français ont un avis bien tranché sur la question. Cela serait une conséquence directe du passage à l’euro et la crise financière ne fait qu’empirer les choses. Toutefois, il faut noter que la baisse du pouvoir d’achat est devenue la préoccupation première des Français depuis que Nicolas Sarkozy en a fait l’un de ses principaux enjeux dans sa campagne électorale : “Je serai le Président du pouvoir d’achat“  (en 2006, préoccupation première de 10% des Français / en déc. 2007, préoccupation de 37% des Français).

Mais, une chose est sure, la baisse du pouvoir d’achat creuse les inégalités sociales. Ce qui a des conséquences directes sur l’alimentation des personnes les plus défavorisées, et donc sur leur santé.

En effet, selon une étude publiée en mai 2008 dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire de l’Institut de Veille Sanitaire, on constate que la courbe de l'obésité est très directement proportionnelle aux diplômes. En 2003, 15 % des non diplômés ou ayant au plus un BEP étaient obèses contre seulement 5 % des diplômés du supérieur, constat surtout observé pour les femmes.

Le pôle alimentation faisant parti des budgets compressibles (contraire aux logements et aux transports), les personnes achètent des aliments de moins en moins chers. Or, les produits les moins chers sont ceux qui font le plus grossir.

Avec les nouveaux modes de vie, les gens ne prennent plus le temps de cuisiner, ni de faire des activités sportives. Les repas tout prêts ainsi que les confiseries remplissent les Caddies. Or, afin de compresser les prix (augmentation du prix des matières premières, investisseurs à satisfaire…), les industriels de l’agro-alimentaires pillent les qualités nutritionnelles en utilisant des huiles et des sucres mauvais pour la santé mais donnant du goût et de la consistance aux aliments (utilisation massive d’huile de palme ou huile de copra, sirop de glucose – fructose, protéines de soja dans des boulettes de bœuf ou de poisson…).

Afin de palier à ce phénomène les designers se sont mis au travail. C’est ainsi que le designer Frédéric Cadet a créé un nouveau circuit de distribution en collaboration avec des agriculteurs de la région lyonnaise : « Les paniers de Martin ». Ce dernier s’appuie sur les nouveaux comportements d’achats et modes de vie (peu de temps pour faire ses courses, soucis de sa santé, budgets restreints…). Sur internet, on commande un panier de fruits et légumes de saison, à 8, 15 ou 25 euros (pour 1, 2 ou 4 personnes), issus de l’agriculture biologique et n’ayant parcourus que 60 kilomètres au maximum, à aller récupérer dans un relais.